Madame Sophie Wilmes reçoit aujourd’hui la vice-présidente et ministre des affaires colombiennes Madame Marta Lucia Ramirez. Nous tenons tout d’abord à déplorer le fait que cette rencontre n’ai été annoncée qu’en dernière minute. Nous invitons Madame Wilmes à faire part à son homologue de sa préoccupation face au nombre de dirigeants sociaux assassinés, à la persistance du conflit armé, aux assassinats de démobilisés des FARC, au nombre de personnes déplacées par la violence, à la répression meurtrière de la contestation sociale, les menaces aux journalistes qui dénoncent la violence et aux menaces dont sont victimes les hommes et les femmes politiques de l’opposition. À la veille des élections législatives et présidentielles du printemps prochain, il est primordial que tous les candidats puissent exercer leur mission sans avoir à devoir faire face à des menaces et des campagnes de diffamation. Nous sommes également extrêmement préoccupés par la situation des peuples autochtones en Colombie dont la survie est plus que jamais menacée.
Nous voudrions également attirer l’attention des autorités belges sur le fait que le gouvernement colombien actuel a toujours été très critique sur l’accord de paix signé à La Havane avec les FARC EP. Différents points principaux de l’accord ne sont toujours pas mis en œuvre. En particulier le premier chapitre encadrant une réforme agraire. Dans ce pays inégalitaire et où la concentration foncière est historique, cette mesure est essentielle pour combler la fracture sociale dans les campagnes colombiennes. Egalement, L’article 3 de l’accord de paix intitulé “fin du conflit “ est tout aussi fondamental puisqu’il aborde entre autres les thèmes du droit à la contestation sociale et du démantèlement du paramilitarisme
Nous tenons également à rappeler que le Traité de Libre commerce qui lie l’UE à la Colombie de « manière provisoire » depuis 10 ans est toujours vivement critiqué tant en Colombie qu’en Europe. Lors des débats qui ont précédé la ratification de l’Accord de libre-échange au Parlement européen, monsieur Karl De Gucht, alors commissaire au Commerce, avait promis que l’accord de libre-échange serait suspendu dès que des violations des droits humains seraient commises . Si la commission européenne a fait savoir qu’elle ne considérait pas qu’il y aient de « violations systématiques » des droits humains en Colombie, ce n’est pas le cas de nombreux autres acteurs internationaux: les organes des Nations Unies et la CIDH expriment régulièrement leur extrême préoccupation sur les violations des droits humains en Colombie.
Bruxelles, le 09 septembre 2021
Coordination Belge pour la Colombie*
*Membres: CENTRE NATIONAL DE COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT (CNCD) -11 .11 .11 BROEDERLIJK DELEN – SOLIDARITE SOCIALISTE –SOCIALISTISCHE SOLIDARITEIT (FOS) – CATAPA – COMITE POUR LE RESPECT DES DROITS HUMAINS “DANIEL GILLARD”
Observateurs: AMNESTY INTERNATIONAL (VL) (FR) – OIDHACO