Alors que la trêve a été rompue et que les images et les rapports qui nous parviennent de Gaza sont effroyables, la Cisjordanie continue également, à subir chaque jour des attaques et violations de plus en plus graves de la part de l’armée d’occupation israélienne et des colons qui ont quartier libre pour mener leur politique de terreur. Entre octobre 2023 et janvier 2025, un récent rapport de MSF dénombre au moins 870 Palestinien·ne·s tués et plus de 7 100 blessé·e·s. Ce rapport dénonce l'escalade de la violence en Cisjordanie qui a notamment gravement entravé l'accès aux soins des Palestinien·ne·s et qui s'inscrit dans un schéma d'oppression systémique par Israël,décrit par la Cour internationale de justice (CIJ) comme de la ségrégation raciale et de l'apartheid.

Depuis le 21 janvier, 40.000 palestinien·ne·s vivant principalement dans des camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie ont été déplacés de force par une opération spéciale « Iron Wall » menée par les forces israéliennes. Pour mener cette opération, Israël fait usage de frappes aériennes, de bulldozers blindés, de détonations contrôlées et d’armes de pointe. Objectif à peine déguisé, le contrôle total et l’annexion de la Cisjordanie.

Pour les habitant·e·s de Cisjordanie, les entraves à la liberté de circulation n’ont jamais été aussi fortes : on dénombre près de deux fois plus de checkpoints qui entravent de manière inquiétante la liberté de circulation qu’avant octobre 2023 et qui rendent la vie des Palestinien·ne·s impossible, ne pouvant se rendre au travail, sur leurs champs ou même rentrer chez eux. De plus, sur les routes, les attaques de colons se multiplient : récemment encore, 2 employés de terrain de Ma’an, notre organisation partenaire, ont été attaqués par des colons durant une visite de terrain.

Et pourtant, les activités de nos organisations partenaires sont loin de s’arrêter, même si elles ont dû s’adapter à ce contexte : les jeunes, principaux acteurs et actrices de nos activités, sont très demandeur·euse·s de continuer à mettre en place des initiatives, notamment de soutien aux personnes dont les habitations, lieux de travail, champs et serres agricoles ont été détruits par l’armée et les colons. Ils se mobilisent alors en groupe pour venir réparer, récolter, planter, soutenir les citoyen·ne·s palestinien·ne·s les plus durement touchés.