Les mutuelles de santé communautaires, un maillon essentiel pour la santé des travailleurs et travailleuses de l’économie informelle           

Dans de nombreux pays, notamment en Afrique, les travailleur·euse·s de l’économie informelle constituent la très grande majorité de la population. Face à ce déficit, des mutuelles de santé communautaires ont émergé au sein des sociétés civiles de ces pays et jouent aujourd’hui un rôle essentiel dans l’amélioration de la santé de milliers de personnes.

Les mutuellistes et leurs alliés échangent au Burundi

Pourtant, la place que ces mutuelles revendiquent dans les systèmes nationaux de protection sociale est souvent difficile à obtenir et fréquemment remise en question. C’est pourquoi, en février 2025, environ 200 mutualistes et alliés (ONG, Syndicats)  d’Afrique et d’Europe se sont réunis au Burundi lors d’une conférence internationale organisée par l’Association Internationale de la Mutualité (AIM) pour échanger et renforcer le mouvement.

Cette conférence a également été une opportunité pour les partenaires de Solsoc actifs sur les questions de protection sociale et de mise en place de mutuelles de santé communautaires, de se retrouver et discuter des stratégies qui permettront de développer le mouvement dans les années à venir. Trois rencontres phares se sont succédé : la conférence de l’AIM, un atelier entre acteurs mutuellistes MASMUT et un atelier entre partenaires de Solsoc, illustrés et alimentés par des visites de terrain. Une délégation de Solsoc, de Solidaris et des représentant·e·s de 17 partenaires était présente, sans oublier notre organisation partenaire sur place, la PAMUSAB (la Plateforme des Acteurs des Mutuelles de Santé au Burundi), qui était un des principaux acteurs derrière l’organisation de l’évènement.

Renforcer le plaidoyer du mouvement d’économie sociale et solidaire

Nos conclusions ont souligné la nécessité de renforcer le mouvement d’économie sociale et solidaire dont font partie les mutuelles de santé, ainsi que le plaidoyer commun. Alain Coheur, le Directeur des Affaires européennes et internationales chez Solidaris, a par ailleurs rappelé dans les conclusions de l’atelier mené par les acteurs de MASMUT que « le mouvement mutualiste n’est pas une option parmi d’autres. Il est une nécessité. Il est un rempart contre l’exclusion, un levier de justice sociale, une force pour la mise en place et pour assurer la pérennité des systèmes de santé ».

• Retrouvez le discours complet de clôture d’Alain Coheur → ICI

La priorité doit être donnée à l'action et à la structuration du mouvement mutualiste. En effet, sans mettre en place une approche plus offensive et cohérente, le mouvement mutualiste risque de perdre du terrain face aux assurances privées et aux politiques publiques qui ne prennent pas en compte son rôle essentiel. C’est pourquoi il faut renforcer des dynamiques qui se mettent en place comme la PAMAC (Plateforme des Acteurs mutualistes d’Afrique Centrale), qui est une représentation supranationale en Afrique Centrale, qui joue un rôle de coordination et de soutien aux mutuelles de santé de la région.

À une époque où la démocratie est en danger partout dans le monde, nous avons besoin des valeurs mutualistes de solidarité, de démocratie et d’initiatives portées par la population, car lorsqu’un mouvement citoyen se met en marche, il devient impossible de l’arrêter.

© Fabrice Mbonankira - Solsoc 2025