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Palestine : un an plus tard… un an trop tard (Communiqué)

7 octobre 2024

Palestine : un an plus tard… un an trop tard (Communiqué)

Tags : Palestine

© UNRWA/Mohammed Hinnawi

Il y a tout juste un an se déroulait l’attaque meurtrière des combattants du Hamas du 7 octobre 2023 en Israël, causant la mort et l’enlèvement de nombreux civils. Un traumatisme encore vif aujourd’hui, en particulier pour les familles des victimes et des otages. Cette attaque s’est inscrite dans un contexte de tensions prolongées, résultant d’une politique d’Israël violant les droits des Palestinien·ne·s depuis des décennies. Et depuis un an, la violence d’Israël n’a cessé de croître à Gaza, en Cisjordanie et désormais au Liban, ce qui continue d’inquiéter fortement Solsoc et ses partenaires, en particulier concernant ses impacts sans précédent sur la population civile.   

Aggravation sur le front libanais

Le 27 septembre 2024, Israël annonce avoir tué le dirigeant du Hezbollah. Son armée mène une offensive terrestre et désormais aérienne, sur le territoire libanais, particulièrement dans le Sud du pays, mais aussi à Beyrouth, et qui a causé la mort de plus 1.928 personnes depuis octobre 2023 selon le Centre de crise libanais mais aussi de nombreux·ses blessé·e·s, dont une majorité de civils et le déplacement de plus d’un million de personnes. Parmi celles-ci figurent de nombreux·ses réfugié·e·s palestinien·ne·s.

A Gaza, l’enfer 

Depuis le 8 octobre 2023, les habitant∙e∙s de Gaza ne connaissent aucun répit :  bombardements incessants, incursions terrestres, déplacements répétés, infrastructures détruites, accès limité à l'eau potable, à la nourriture et aux soins de santé. Malgré les appels répétés à un cessez-le-feu et à ouvrir sans restriction l’accès à l’aide humanitaire, Israël poursuit son offensive et organise des frappes dans des zones résidentielles, des camps de réfugiés ou encore des écoles, prétendant cibler des membres du Hamas. Plus de 41.000 personnes, selon l’ONU, y sont décédées depuis un an, dont plus de 11.000 enfants. La situation jugée potentiellement génocidaire par la Cour internationale de Justice semble ainsi se confirmer, sans qu’aucune perspective de paix n’apparaisse.

C’est dans ce cadre qu’opère notre partenaire Ma’an Development Center avec ses employés gazaouis. Depuis le début de l’offensive, l’organisation a organisé la distribution de 37.275.296 litres d’eau. Avec le soutien d’organisations internationales, l’organisation a pu également mettre en place des sessions de sensibilisation sur l’hygiène pour les personnes déplacées dans des centres d’accueil qui ont bénéficié à 47.013 personnes.

Grâce aux fonds mobilisés par Solsoc et ses donateur·rice·s durant le premier semestre 2024, Ma’an a également mis en place une distribution de kits d’hygiène, contenant par exemple des protections menstruelles, des savons, des serviettes propres ou encore des couches pour les enfants. L’ONG a pu organiser la distribution de vivre à Rafah, Deir Al-Balah et dans les zones aux centres de la bande de Gaza. Ma’an estime que ces actions ont pu bénéficier à plus d’un million de personnes.

Ma’an organise également des activités de soutien à la santé mentale, de premiers soins psychologiques ainsi que des activités récréatives qui ont bénéficié à 84.567 personnes , dont plus de la moitié sont des enfants.

Cisjordanie, entre sang et décombres : un regain violence jamais vu depuis ces 20 dernières années

L’opération menée en Cisjordanie depuis la fin du mois d’aout dans l’indifférence des médias internationaux rend le territoire méconnaissable. Les routes et autres infrastructures publiques sont rasées à coups de bulldozer ou de chars d’assaut, les villes et surtout les camps de réfugiés sont complètement saccagés. Pour la première fois depuis le début du conflit, l’armée israélienne a bombardé un camp de réfugiés le 3 octobre dernier. L’accès à l’eau et à l’électricité a été drastiquement réduit et la Cisjordanie doit également faire face à l’inflation économique ainsi qu’à des pertes d’emploi pour beaucoup de Palestinien·ne·s. Depuis le 7 octobre 2023, au moins 695 personnes ont perdu la vie en Cisjordanie (chiffres UN OCHA).

La situation est telle que les organisations partenaires de Solsoc rencontrent de grandes difficultés à mener à bien leur travail. Voici quelques exemples concrets rapportés directement, illustrant une réalité vécue par un grand nombre d’organisations et de volontaires :

À Tulkarem, dans le courant du mois de septembre, une jeune bénévole a été touchée et blessée, par une balle en plein visage et un centre de volontaires a été ciblé par l’armée israélienne. Ce centre a été ravagé et les volontaires retenus sur place n’ont pu ni contacter leur famille ni avoir un accès à l’eau pendant plusieurs heures. Beaucoup de familles, parmi lesquelles celles des bénévoles, ont perdu leur logement, soit par expulsion, soit par la destruction de celui-ci. Toujours à Tulkarem, un jeune membre d’une coopérative, Assim, a été tué le 4 octobre 2024.

Une autre coopérative dans la région a également reçu l’ordre de se retirer de ses terres. Si elle ne le fait pas, l’armée détruira ses infrastructures, notamment les serres, qui représentent des investissements humains et financiers importants, essentiels au bon fonctionnement de la coopérative.

À Naplouse, plusieurs coopératives agricoles ont été menacées par des colons. Les membres n’ont pas pu procéder à la récolte pendant de nombreuses semaines rendant leurs productions irrécupérables.

Les attaques de l’armée israélienne sur les hôpitaux, ainsi que les obstacles qui se dressent sur le chemin des ambulanciers ont contraint les organisations partenaires de Solsoc à mettre en place la distribution d’eau et de nourriture pour les populations des camps avec l’aide du Croissant-Rouge.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons décider sur quelles valeurs construire le monde de demain : l’impunité ou le respect du droit international ? Quel mandat donner aux institutions multilatérales créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour garantir la paix et les droits humains ? Solsoc, aux côtés de ses partenaires appelle à un sursaut urgent de nos décideur·euse·s belges, européen∙ne∙s et leurs représentants aux Nations Unies pour exiger un cessez-le-feu urgent et permanent et se conformer au droit international en cessant notamment l’importation des produits des colonies, en ne fournissant plus d’armes et à mettre fin à tous nos liens économiques ou diplomatiques avec Israël. 

 

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