Discours de clôture d’Alain Coheur, Directeur des Affaires européennes et internationales chez Solidaris

 

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues,

Chers partenaires,

et surtout Chers Mutualistes,

Aujourd’hui, nous avons échangé, nous avons réfléchi, nous avons confronté nos idées. Mais au-delà des mots, c’est un appel à l’action que nous lançons.

Le mouvement mutualiste n’est pas une option parmi d’autres, il est une nécessité. Il est un rempart contre l’exclusion, un levier de justice sociale, une force pour la mise en place et pour assurer la pérennité des systèmes de santé.

Et pourtant, nous le savons, rien ne nous sera donné sans lutte, nous devons, dès lors, être des mutuelles de combats.

Les résistances existent : les intérêts privés, les lenteurs administratives, l’absence de convictions et de lucidité de nos élus, les approches divergentes de trop nombreux interlocuteurs des pouvoirs publics…

Mais :

• Nous sommes ici parce que nous partageons une conviction profonde : chacun a droit à la santé, indépendamment de son statut, de ses revenus ou de son origine ethnique.
• Nous sommes ici parce que nous avons la volonté inébranlable de faire reconnaitre le rôle fondamental des mutuelles dans la couverture santé universelle.
• Nous sommes ici parce que nous partageons un socle de valeurs et de principes communs intangibles qui font que, quel que soit le continent, nous nous reconnaitrons en tant que mutualistes.
• Nous sommes ici parce que nous représentons une force collective qui nous anime et qui ne demande pas la permission pour exister.

Les adversaires du mutualisme comptent sur notre fragmentation. Ne leur donnons pas cette satisfaction.

• Unis, nous devons imposer un cadre légal qui protège et renforce les mutuelles.
• Unis, nous devons exiger un financement public et solidaire qui garantit notre viabilité.
• Unis, nous devons bâtir des alliances stratégiques pour porter notre voix dans toutes les instances internationales.

Dans l’histoire aucune avancée sociale n’a été offerte sur un plateau, c’est par la construction d’un rapport de force basé sur notre légitimité démocratique que nous arracherons ce qui nous revient de droit.

N’êtes-vous pas fatigués, voire exaspérés, d’entendre ou de lire que les mutuelles :

• Ne sont pas suffisamment professionnelles.
• N’agissent pas suffisamment pour l’extension de la couverture maladie.
• N’informent pas ou ne sensibilisent pas suffisamment.
• N’offrent pas des gammes de prestations suffisamment larges et ne couvrent pas suffisamment de personnes.
• Sont trop petites, bref que nous ne sommes pas viables.
• …

Mais au moins, nous, nous avons fait, nous avons agi, nous avons répondu aux besoins de nos populations, même modestement, nous avons pris nos responsabilités et vous, mesdames, messieurs les responsables politiques qu’avez-vous fait jusqu’à présent pour les mutuelles.

L’heure des décisions, l’heure des engagements, est venue !

Nous ne sommes plus ici pour simplement discuter. Nous sommes ici pour décider, pour agir.

Dès demain, chaque gouvernement, chaque organisation, chaque institution doit entendre notre message :

• Les mutuelles doivent être intégrées dans toutes les stratégies nationales et internationales de santé publique et de protection sociale,
• Le financement des mutuelles doit être garanti, pérenne, équitable, solidaire et ne pas uniquement reposer sur les cotisations des membres,
• Les mutuelles doivent être reconnues comme les acteurs de l’économie sociale en capacité de conduire à la couverture santé universelle.

Nous ne pouvons plus attendre. Nous ne voulons plus de promesses. Nous exigeons des engagements fermes, des actions immédiates, des décisions courageuses.

Construire ensemble, imposer notre vision

Ce que nous bâtissons ici dépasse nos propres organisations. Nous sommes en train d’écrire un chapitre essentiel de l’histoire de la santé publique et de la protection sociale.

Alors :

• Nous ne pouvons pas douter de notre détermination.
• Nous ne pouvons pas sous-estimer notre capacité à imposer le changement.

Que personne ne pense que nous abandonnerons ce combat, nous le mènerons jusqu’au bout pour nos populations, pour la justice sociale, pour l’avenir de nos enfants.