Depuis le 28 août dernier, l’armée israélienne a lancé une opération militaire d’envergure dans plusieurs villes du nord de la Cisjordanie. C’est la plus destructrice des 20 dernières années : les routes et infrastructures publiques sont saccagées à force de bulldozers blindés et de chars d'assaut, les villes ressemblent aujourd’hui à des chantiers à ciel ouvert, en particulier dans les camps de réfugiés. Partout, l’accès à l’eau et à l’électricité est extrêmement réduit, sans parler de l’inflation économique qui pèse depuis un an et des pertes d’emploi pour de nombreux·ses Palestinien·ne·s. Alors qu’une nouvelle année scolaire débute pour des milliers d’enfants de Cisjordanie, se rendre à l’école est aujourd’hui impossible ou dangereux.
Les organisations partenaires de Solsoc peinent à continuer leur travail. A dans le camp de réfugiés de Tulkarem, une jeune bénévole a été blessée par balle au visage et un centre de volontaires a été la cible de l’armée. Il a été saccagé, et les volontaires maintenus sur place sans aucun moyen de contact avec leur famille et sans accès à l’eau pendant de longues heures.
De nombreuses familles, dont celles de bénévoles du programme, ont vu leur maison détruite ces derniers jours ou ont été contraintes de la quitter. À Tulkarem toujours, une coopérative a reçu l’ordre d'évacuer ses terres. En cas de refus, la coopérative risque de voir ses infrastructures détruites par l’armée israélienne, notamment des serres, qui représentent un investissement important tant financier qu’humain, et qui sont essentielles à la poursuite des activités de la coopérative.
Les hôpitaux ont été attaqués, le travail des ambulanciers est entravé. Les organisations partenaires ont alors notamment organisé une distribution d’eau et de nourriture dans les camps touchés en collaboration avec le croissant rouge. Du côté de Naplouse, des coopératives agricoles se sont vues menacées par des colons et les membres n’ont pu atteindre leurs récoltes pendant plusieurs semaines. Celles-ci ont été complètement perdues. Ces opérations en Cisjordanie viennent s'ajouter à l'attaque meurtrière, jugée potentiellement génocidaire par la Cour internationale de justice, menée par Israël contre la bande de Gaza en représailles à l'attaque sanglante du 7 octobre 2023. Depuis cette date, en plus des plus de 41 000 Palestinien·ne·s tué·e·s dans la bande de Gaza, 674 Palestinien·ne·s ont également été tué·e·s en Cisjordanie (chiffres UN OCHA).
Continuons de nous mobiliser pour réclamer un cessez-le-feu, la fin de l’occupation illégale en Cisjordanie et de toutes ces atteintes inacceptables aux droits humains !