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Covid-19 : La réponse des syndicats, partenaires de Solsoc et de la FGTB Horval dans le Sud

21 avril 2020

Covid-19 : La réponse des syndicats, partenaires de Solsoc et de la FGTB Horval dans le Sud

Le monde du travail, partout dans le monde, est profondément affecté par la pandémie du Covid-19. Les syndicats réagissent et se réinventent pour continuer leur mission première, défendre les travailleur.euse.s. Les organisations syndicales, partenaires de Solsoc et de la FGTB Horval, au Burkina Faso, au Burundi, en Bolivie et en Colombie, s’adaptent à la crise, et prennent des mesures dans ce contexte de crise sanitaire, mais aussi sociale et économique.

Au Burkina Faso

Alors que le contexte de pandémie accentue le nombre de licenciements, en particulier au sein des entreprises agroalimentaires, le travail des syndicats continue. Les travailleur∙euse∙s sont toujours représenté∙e∙s et défendu.e.s. De plus, les syndicats se mobilisent pour sensibiliser les travailleur∙euse∙s aux mesures de prévention, et recensent les difficultés provoquées par la crise sanitaire.

Au Burundi

La fédération burundaise des travailleurs de l’alimentation (FEBUTRA) agit en concertation avec d’autres syndicats affiliés à la COSYBU[1] dans la gestion de cette crise. Les mesures de préventions sont respectées et tous les bureaux sont équipés de gel désinfectant et bénéficient d’un nettoyage quotidien de tous les outils de travail. Les employé∙e∙s doivent respecter les consignes et les recommandations émises par la COSYBU qui sont par ailleurs affichées à l'entrée des bureaux.

Une lettre d’interpellation a été adressée au gouvernement par la COSYBU demandant, entre autres, d’exiger de la part des employeurs la mise en place de mesures de protection pour les travailleur∙euse∙s et d’un cadre tripartite national pour la gestion de la pandémie.

En Bolivie

En Bolivie, le secteur ouvrier est fortement touché par la crise sanitaire, de nombreuses entreprises ont dû arrêter ou réduire leurs activités.

Sur place, la CGBTF[2] défend essentiellement des travailleur∙euse∙s ouvrier∙e∙s, les traiteur∙euse∙s-restaurateur∙rice∙s et les hôtelier∙e∙s, mais aussi des travailleur∙euse∙s d’une entreprise de produits laitiers.

L'usine d'industrialisation du lait (PIL Sucre) tire ses revenus les plus importants de la vente de produits laitiers aux petits déjeuners scolaires. Ceux-ci ont été brusquement interrompus par la quarantaine totale qui a suspendu les cours dans les écoles. Depuis, les travailleur∙euse∙s ne perçoivent plus de salaire bien qu’ils∙elles continuent de travailler, et ce sans recevoir d’équipement de protection (masques, gants) indispensable, ni de moyens de transport pour se rendre au travail en sécurité.

D’autre part, la grande majorité des travailleur∙euse∙s affilié∙e∙s au syndicat des Traiteurs-restaurateurs et hôteliers de Sucre n’ont pas de contrat permanent ni de salaires mensuels stables. Depuis le confinement, tous les restaurants et les hôtels ont cessé leurs activités et des réductions de personnels sont déjà prévues dans le secteur. Des aides spécifiques sont dès lors réclamées par les syndicats auprès des organismes publics.

La Confédération Générale des Travailleurs Ouvriers de Bolivie (CGTFB) est une des plus importantes organisations syndicales de Bolivie. Elle regroupe différents secteurs comme le secteur textile, pharmaceutique, alimentaire, de la construction, etc. Elle est représentée dans chaque département par une Fédération des Travailleurs Ouvriers., En ce qui concerne le secteur textile, les usines ne produisent plus que du matériel de sécurité (tablier, masques, etc.). La CGTFB dénonce, à travers des déclarations, le non-respect des droits des travailleur∙euse∙s de la part des employeur∙euse∙s, les risques permanents de licenciement et de non-paiement des salaires. Elle met aussi en lumière le fait que ce sont les femmes qui sont les plus touchées par ces mesures.

En effet, les femmes sont plus affectées par la crise car il s'agit d'une crise liée aux « soins ». 70% du personnel médical, dont le personnel infirmier et de nettoyage, sont des femmes. Elles sont donc en première ligne face à la pandémie et sont souvent mal ou pas protégées du tout. De plus, au sein de leurs foyers, les mesures de confinement ont augmenté les charges qui reposent sur leurs épaules, mais également les violences conjugales. On recense 543 appels quotidiens signalant des cas de violence à l'égard des femmes. Notre partenaire REMTE, qui appuie le syndicat des femmes ouvrières affiliées à la CGTFB, crée des espaces virtuels permettant aux femmes de dénoncer les cas de violation de leurs droits en tant que travailleuse. REMTE souhaite être accompagné d’un∙e avocat∙e spécialisé∙e en droit du travail afin d’accompagner les femmes victimes de ces violations.

En Colombie

En Colombie, la situation pour les travailleur∙euse∙s des entreprises dans lesquelles sont actifs les syndicats[3] SINALTRAINAL, USTIAM et SINTRA 14, est particulièrement grave : licenciements collectifs, congés anticipés, congés sans solde et seulement dans de rares cas, congés payés. Les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture, considérés comme secteurs de première nécessité, sont autorisés à continuer à fonctionner, mais les travailleur∙euse∙s se retrouvent particulièrement en danger.

Les mesures de confinement affectent le travail mené par les syndicats, et plus particulièrement, leurs capacités à se coordonner entre eux, car les syndicalistes n’ont pas toujours accès à des moyens de communication pour maintenir leurs rencontres (ordinateurs, internet, etc.).

Les dirigeants des trois syndicats sont conscients des conséquences probablement dramatiques de la crise, et expriment donc la nécessité de tisser des articulations de nature intersyndicales nationales et régionales. Ils appellent par ailleurs les organisations internationales telles que l'OIT à assurer le suivi des relations entre les travailleur∙euse∙s et les employeur∙euse∙s en Colombie, étant donné que le Pays vit une situation déjà difficile où la violation des droits fondamentaux s'aggrave. Mais les syndicats réclament également ;

  • Une protection pour les travailleur∙euse∙s,
  • La reprise du dialogue social pour défendre les conditions de travail des travailleur∙euse∙s dans ce contexte de crise sanitaire,
  • La publication des mesures de biosécurité prises par les entreprises pour garantir la santé des travailleur∙euse∙s et de leurs familles,
  • La reconnaissance des travailleur∙euse∙s de première ligne face à la pandémie et des garanties pour elles∙eux de conditions de travail décentes et sûres (en ce compris le testing et la possibilité de toucher une prime pour les familles en cas de décès liés au covid-19),
  • La condamnation des toutes les actions militaires et des blocages économiques.

 

 

 


[1] COSYBU : La confédération des Travailleurs du Burundi

[2] Confédération Générale des Travailleurs Ouvriers de Bolivie

[3] SINALTRAINAL : Syndicat National des Travailleurs du système agroalimentaire : syndicat de l'industrie alimentaire, affilié à la CUT (Centrale Unitaire des Travailleurs de Colombie, partenaire d'IFSI). Il réunit les travailleurs de l'industrie alimentaire, notamment des multinationales Coca Cola et Nestlé.

USTIAM : Union syndicale des Travailleurs de l’Industrie de la Bière, boissons, alimentation, malt et industries similaires.

SINTRA 14 : Syndicat National des Travailleurs de l’Industrie sucrière 14 Juin (coupeurs de canne à sucre).

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