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Christophe Lacroix, mobilisé pour le devoir de vigilance (interview)

26 octobre 2021

Christophe Lacroix, mobilisé pour le devoir de vigilance (interview)

Tags : Devoir de vigilance

Christophe Lacroix, membre du PS depuis ses 14 ans, est député fédéral et bourgmestre de Wanze. Son père, syndicaliste FGTB, le conscientise très jeune aux enjeux sociétaux et syndicaux, et le fait participer à des actions et à des occupations d’usine dans les années 70 ; il lui instille ainsi la volonté de réformer une société profondément injuste.

 

Christophe Lacroix, quels sont vos moteurs en politique ?


Mes motivations premières sont clairement la lutte pour la justice sociale, la réduction des inégalités, et un environnement plus sain. En tant que parlementaire, je siège en commission extérieure où sont traitées les questions liées au multilatéralisme et au positionnement belge à l’international. Je participe aussi à la commission Economie et aux réunions de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui est particulièrement impliquée dans la défense des droits humains.

Vous êtes à l’initiative d’une proposition de loi sur un thème qui est cher à Solsoc, le devoir de vigilance.


Je suis cosignataire de la proposition avec des collègues Écolo et CD&V. Pour un socialiste, une telle loi est un rappel du combat historique pour les droits des travailleurs : nous avons sorti les enfants belges des mines et des usines textiles, mais la situation perdure à l’échelle mondiale et on ne peut pas tolérer ailleurs ce qu’on n’accepte plus chez nous. Ce qu’on a fait pour nos enfants, on doit le faire pour tous les enfants du monde. Au niveau belge, nous, responsables politiques, devons créer le cadre d’obligation de respect de ces droits tout au long des chaines de sous-traitants et d’approvisionnement des entreprises.

Quelles relations avez-vous développées avec la société civile dans ce combat politique ?


Le système auquel s’attaque notre proposition de loi est très complexe. Mener ce travail impose de travailler en étroite collaboration avec les organisations de la société civile, tout particulièrement les ONG et les syndicats. Je pense bien sûr à Solsoc qui a développé une expertise sur le devoir de vigilance. Je pense aussi à la Coalition Corporate Accountability dont Solsoc est membre.

Ce travail n’est pas facile !


C’est clair qu’il y a des oppositions, le VOKA et la FEB laissent à croire que cela plomberait la compétitivité des entreprises, que ça ne ressort pas de leur seule responsabilité, mais surtout de celles des consommateurs. Or le jeu est pipé lorsqu’il n’y a pas de transparence et que le choix ne peut être posé en toute connaissance. Autant on pourrait entendre leurs craintes quant aux PME, autant pour les grandes entreprises et les transnationales, cela ne tient pas la route : le coût des salaires du Sud représente, tenez-vous bien, 0,0009 % de leur chiffre d’affaires. Et il ne faut pas attendre l’Europe : la Belgique doit avoir l’ambition de créer un standard élevé pour éviter une directive de l’UE au ras des pâquerettes et qui risque de prendre beaucoup de temps alors que d’innombrables vies humaines sont en jeu. J’avance une date : au premier semestre 2022, on pourrait avoir terminé le parcours parlementaire de la proposition de loi.

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