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Covid-19 : En Palestine, les syndicats défendent toujours les travailleur.euse.s
29 mai 2020
Covid-19 : En Palestine, les syndicats défendent toujours les travailleur.euse.s
Depuis l’annonce de l’état d’urgence le 3 mars 2020 pour endiguer la pandémie Covid-19 en Cisjordanie, la PGFTU[1], le partenaire syndical de Solsoc et de la Centrale Générale FGTB, est sur le front pour défendre les travailleur.euse.s.
Le syndicat a rapidement mis sur pied une délégation formée en urgence pour suivre et évaluer la situation des travailleur.euse.s : informer, conseiller et examiner celles et ceux présentant des symptômes.
Des mesures pour les travailleurs en Cisjordanie
La PGFTU a débloqué des fonds pour soutenir les travailleur.euse.s en Cisjordanie face aux besoins sanitaires (masques et produits de désinfection), les compenser financièrement avec l’aide d’une caisse solidaire financée par le syndicat et le secteur privé, ainsi que des distributions de produits de première nécessité pour les familles les plus démunies dans plusieurs villes, via les régionales syndicales. Le syndicat a également interpellé le secteur privé pour payer une partie des salaires des mois de mars et avril, mais la réponse des employeur.euse.s était très variable en fonction des secteurs.
Une action ciblée au niveau des check-points
Très rapidement, la PGFTU a fait la constatation d’une forte proportion de personnes touchées par le virus parmi les travailleur.euse.s. Parmi celles-là, deux cas différents : les palestinien.ne.s travaillant en Israël, très touché.e.s par le virus (en particulier dans les secteurs de la restauration, des hôtels, des boucheries et des abattoirs, moins parmi les travailleur.euse.s des secteurs de la construction et de l’agriculture), et ceux.elles qui travaillent en Cisjordanie, un peu moins touché.e.s par la maladie, mais plus par l’impact économique causé par l’arrêt des activités de tous les secteurs.
Leurs moyens étant limités, l’accent a été mis au niveau des check-points, au moment du retour des travailleur.euse.s palestinien.ne.s d’Israël vers la Cisjordanie. Le responsable principal de la délégation, Riadh Kmeel, a été chargé de la coordination générale et a été particulièrement actif au niveau du check-point de Al Jalama. Il a également joué un rôle important de sensibilisation en apparaissant dans les médias pour rassurer la population, devenue hostile envers les travailleur.euse.s revenant d’Israël à cause des chiffres de contamination qui étaient très importants en Israël au début de la pandémie, face à un chiffre très faible en Cisjordanie.
Aux check-points, La PGFTU a pris comme mesures : le testing des travailleur.euse.s, la désinfection de leurs effets, la prise de la température et l’organisation de campagnes de sensibilisation aux risques de diffusion de la maladie. Un contact permanent a été réalisé avec les travailleur.euse.s infecté.e.s pour suivre leur état et celui de ceux.elles qui les ont côtoyés.
De l’autre côté du mur, les Israéliens ont ouvert d’autres points d’accès à la Cisjordanie pour évacuer des travailleurs ce qui a perturbé le contrôle mis en place par le syndicat et le ministère de la santé palestinien. Une coordination entre les autorités palestinienne et israélienne a été établie pour loger sous contrôle les travailleur.euse.s en Israël et ainsi éviter de trop nombreuses entrées et sorties. Quelques jours après, il a cependant été constaté qu’aucune initiative n’avait finalement été prise en ce sens et qu’il y avait de nombreux cas d’infections chez les palestinien.ne.s en Israël, ce qui a obligé plusieurs travailleur.euse.s à rentrer quotidiennement et repasser les examens. Cela a demandé un effort supplémentaire au syndicat et a obligé les personnes à rester 14 jours chez eux, procédure très contraignante pour des familles dépendant fortement des revenus des travailleur.euse.s en question.
Les carrières de pierre reprennent leurs activités
Les carrières de pierres ont, quant à elles, cessé toutes leurs activités. Les pertes ont été énormes, car le secteur vit de la production réalisée au jour le jour. Les employeur.euse.s et les travailleur.euse.s ont ainsi averti le syndicat que la situation devenait très difficile, et que de nombreuses familles allaient se retrouver sans moyens de subsistance : la relance de l’activité était essentielle.
Le premier communiqué officiel de l’autorité palestinienne était clair et strict : arrêt momentané des activités dans le secteur. Le syndicat a ainsi engagé un dialogue avec les autorités mettant en avant que sans compensation de l’État, le respect du confinement n’allait pas continuer. Ainsi l’État a autorisé le secteur à reprendre avec des restrictions (tel que le respect de la distanciation sociale).
Et au sein de la PGFTU
Malgré la situation, les syndicalistes ont fait preuve de solidarité, avec des mesures de précautions très limitées faute de moyens. Il.Elle.s ont maintenu leur soutien aux travailleur.euse.s, supportant une épreuve supplémentaire aux nombreuses autres déjà causées par l’occupation.