Maroc
Contexte
Malgré une légère reprise économique, les chocs mondiaux (effets durables de la pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, …) ont maintenu une inflation élevée dans le pays. L’augmentation du prix des matières premières et énergétiques, combinée aux effets de la sécheresse, a provoqué une très forte inflation et a significativement réduit le pouvoir d’achat d’une très grande partie de la population. Dans ce contexte économique, où le coût des produits de subsistance et de première nécessité ont fortement augmenté, l’écart entre classes sociales et l’augmentation de la vulnérabilité des citoyen∙ne∙s marginalisé∙e∙s s’est lui aussi drastiquement creusé. En parallèle, dans un contexte politique complexe marqué par une collusion entre le pouvoir politique et le pouvoir économique (avec un gouvernement composé en grande partie d’hommes d’affaires) on observe un rétrécissement de l’espace civique et démocratique. La prise de parole publique et la déclaration d'opinion des opposant∙e∙s à la monarchie sont risquées. Le Maroc se trouve à la 120e place sur 191 pays (en 2022), en matière de développement humain. Néanmoins, l’État reconnait l’économie sociale et solidaire comme un secteur porteur, dont le développement peut contribuer à lutter efficacement contre la pauvreté et l’exclusion, à créer de nouveaux emplois et à organiser le secteur informel. D’autre part, malgré certains problèmes dans leur implémentation pour garantir un accès équitable, des politiques ont été mises en place pour étendre la protection sociale aux personnes les plus démuni·e·s, dont les travailleur·euse·s de l’informel.
123eme sur 188 au classement IDH du PNUD
49% des jeunes ne sont ni étudiant·e·s ni travailleur·euse·s
La représentativité des femmes dans les hautes postes varie entre 13% et 20%
Notre action
A Casablanca, 25 associations et Initiatives d’économie sociale et solidaire sont appuyées par Solsoc et ses partenaires AJR, AFAQ et l’IFAAP, avec l’appui de WBI et des Assurances P&V. Ces IESS procurent des revenus à 434 personnes en tout, incluant les membres de 17 coopératives et 8 jeunes autoentrepreneur·euse·s ont été appuyé·e·s depuis 2022. En renforçant les acteur·rice·s des quartiers populaires sur les thématiques du programme et en les encourageant à devenir des leader·euse·s dans leur communauté, Solsoc et ses partenaires contribuent à ce que les citoyen·ne·s connaissent mieux leurs droits et puissent efficacement les revendiquer. De plus, dans une société marocaine encore très patriarcale, où les femmes marocaines restent sous-représentées dans les postes de décision (elles étaient 96 sur 395 élu·e·s à la Chambre fin 2021), les organisations partenaires les encouragent à s’approprier l’espace public, participer à la vie démocratique des quartiers et à briser les stéréotypes liés au genre.
ORGANISATIONS PARTENAIRES MAROCAINES
52
ORGANISATIONS LOCALES SOUTENUES
1.6
MILLIONS D'EUROS D'APPORT FINANCIER entre 2022 et 2026
Témoignage
Avant mon mariage, j’avais eu l’occasion d’apprendre à faire des gâteaux traditionnels, mais quand je me suis mariée j’ai arrêté de travailler. À la mort de mon mari, j’étais dans une situation de précarité et j’ai commencé à souffrir de dépression. C’est à cette période que j’ai rencontré le président de l’association (de quartier, ndlr) et nous avons eu l’idée de rassembler des femmes vivant dans la même situation, de leur transmettre cette envie d’être indépendante financièrement, sans demander de l’aide. Grâce au projet, ces femmes sont connues à Mohammedia et inspirent le respect. Elles ne sont pas devenues riches, mais elles ont des revenus suffisants pour être autonomes et s’occuper de leur famille. À travers le projet, toutes les employées ont appris à connaître leurs droits, nous participons à des ateliers de coaching, de communication… Cela nous permet surtout d’être fières de nous.
Nos partenaires
Action femmes des Associations des Quartiers du Grand Casablanca
L’AFAQ (Action femmes des Associations des Quartiers du Grand Casablanca) appuie et accompagne des structures locales et des dynamiques au sein des quartiers populaires de Casablanca. Elle organise et porte au niveau régional, national et international, avec d’autres acteurs (associations, plateformes...), le processus de plaidoyer autour des questions de « genre» et de l’économie sociale et solidaire. Elle se fixe pour mission de renforcer les capacités des cadres, de créer des femmes leaders au niveau des quartiers et de sensibiliser le public notamment à la question de l’égalité des genres.
Action Jeunes Régionale des Associations des Quartiers
L’AJR soutient et accompagne des organisations locales et des dynamiques de jeunes au niveau des quartiers populaires de Casablanca. Sa mission consiste à mobiliser les jeunes appartenant à des sensibilités politiques progressistes diverses et renforcer leurs associations. Elle s’investit avec ces dernières dans des forums sociaux et participe aux espaces de débat de la société civile et aux instances de dialogue avec les pouvoirs publics autour des thématiques en lien avec la jeunesse, le mouvement associatif et l’économie sociale et solidaire.
L'Institut de Formation et d’Accompagnement des Associations de Proximité
IFAAP était la structure à l’origine de la coordination du programme de Solsoc au Maroc. Cette structure s’est progressivement transformée en une organisation de référence méthodologique dans l’accompagnement des cadres associatifs du travail de proximité à Casablanca et au Maroc. IFAAP fonctionne comme un outil mis à la disposition des associations de quartiers dont elle est issue. A ce titre, elle entend mettre en place des formations afin de former les cadres associatifs et les animateur·rice·s de quartier en vue de susciter le changement social au niveau local.
