Bolivie
Contexte
En Bolivie, le conflit politique interne au sein du parti au pouvoir depuis 2006, le MAS, s’aggrave et affecte la stabilité sociale et économique du pays. Ce conflit de pouvoir au sein du MAS oblige également les organisations sociales à prendre parti, ce qui affecte et/ou divise les mouvements sociaux. Si les indicateurs macroéconomiques sont relativement stables, on observe néanmoins une détérioration importante du pouvoir d'achat pour les citoyen·ne·s. Le nombre travailleur·euse·s actif∙ves dans l’économie informelle a encore augmenté pour atteindre plus de 85% de la population et parmi elles·eux, 87% sont des femmes. Le pays a ainsi le taux d'informalité le plus élevé de la région d’Amérique latine et Caraïbes et l'un des plus élevés au monde. Le secteur de la production agricole et alimentaire subit les conséquences déjà visibles du changement climatique (sécheresses, gelées), qui ont gravement affecté ce secteur. Si l'État et les différents niveaux de gouvernement cèdent aux pressions des marchés internationaux de matières premières, orientés vers un modèle extractiviste basé sur les exportations, le cadre réglementaire et les investissements publics ne fournissent pas les instruments nécessaires pour soutenir les petits exploitants agricoles et lutter contre les changements climatiques qui les affectent directement. En termes de droits humains, il faut aussi noter que les défenseur·e·s des droits humains ont cette année encore subi des menaces et des attaques. Au sein des entreprises, on note de nombreuses violations des droits des travailleuses, des emplois précaires, du harcèlement moral et sexuel, des problèmes de discrimination à l'égard des femmes en matière d'emploi.
Notre action
Dans les régions de Sucre et de La Paz, plus de 880 paysan·nes organisent 27 Initiatives d’économie sociale et solidaire, municipale et familiale, qui permettent la création d’emplois décents. Elles sont soutenues par Solsoc, la FGTB-Horval et nos partenaires locaux, PASOS, AYNI, REMTE et FUNDAA.SUR. Face aux conséquences du changement climatique qui sont de plus en plus visibles dans le pays, ces organisations permettent plus de résilience en appliquant de nouvelles techniques de production agricole mieux adaptées. La plupart de ces organisations ont notamment obtenu la certification « bio » et « agriculture en transition ».
En 2023, 230 affilié·es de la confédération de travailleur·ses d’entreprises (CGTFB) se renforcent au travers de l’École Nationale d’Éducation et de Formation politico-syndicale, accompagnée par notre partenaire AYNI. 269 affilié·es de la fédération syndicale du secteur de l’Horeca (FSTGB), soutenue par FUNDAA.SUR, complètent leurs connaissances techniques et politico-syndicale. 290 travailleuses affiliées à ces 2 syndicats partenaires de notre organisation, sont formées et encouragées à occuper des postes et des responsabilités à tous les niveaux de la direction syndicale, grâce aux à des formations spécifiques organisées par la REMTE.
ORGANISATIONS PARTENAIRES BOLIVIENNES
29
Organisations locales appuyées
1,9
millions d'euros d'apport financier de Solsoc en 5 ans
Témoignage
« Le travail à l'école d’éducation et de formation politico-syndicale de la Confédération des Travailleur·euses d’Entreprises de Bolivie, la GTFB, a dépassé toutes mes attentes et a changé ma façon de voir le leadership syndical. Il a développé une nouvelle perspective sur la responsabilité que nous avons toutes et tous d'assurer un avenir décent aux travailleur·euses et aux générations à venir par le biais de l'éducation. Grâce à l'école syndicale, nous assumons la responsabilité d'éduquer les nouveaux·elles dirigeant·es de notre organisation afin qu'ils·elles dépassent les frontières de nos entreprises et deviennent des dirigeant·es nationaux·ales. Je suis heureux et profondément reconnaissant du soutien inconditionnel que nous avons reçu du SOLSOC et de la FGTB-Horval pour atteindre cet objectif. Sans leur soutien, le travail entrepris ne serait certainement pas possible. L’école syndicale perdurera dans le temps. »