RDC

Contexte

En République démocratique du Congo (RdC), l'année 2023 a été marquée d’une part par la préparation du 3ème cycle électoral dans un contexte économique et social tendu et d’autre part, par l’insécurité grandissante au centre du pays et par la résurgence du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda dans les provinces de l’est qui regorgent de minerais (coltan, or et étain) autour desquels s’est organisée une économie militaire et criminelle. L’économie de la RDCongo reste caractérisée par la dominance de l’informel, la persistance des « tracasseries » (rencontrées même par les entreprises formelles) et par sa double dépendance : celle à l’exportation de ses ressources naturelles, en particulier le cuivre (60% des recettes d'exportation) et le cobalt (20%) et celle à l’importation de presque tous les produits manufacturés (médicaments, confection textile), du carburant et de beaucoup de produits alimentaires de 1re nécessité (farine, riz, poulets, …).

En 2023, la population de la RDC est estimée à 113,6 millions d'habitants dont 60 % ont moins de 18 ans et 40 % vivent en milieu urbain. Le taux de chômage avoisine les 80% de la population (soit plus de 3 Congolais sur 4), principalement des jeunes. Le taux de croissance démographique est de 3,2% et le taux de fertilité est de 6,2 enfants par femme en 2022, l'un des plus élevés au monde. Réduire le mariage et les grossesses précoces reste un défi de taille tout comme sensibiliser sur l’égalité des genres, la tolérance et le vivre-ensemble.

Notre action

Le volet économique mis en œuvre par le CENADEP, la CONAPAC et DIOBASS et appuyé par la Centrale Générale FGTB (par le biais de Co-Valent) s’est recentré dans l’accompagnement 14 coopératives agricoles (accès aux intrants et petits équipements, transformation des productions et leur commercialisation).Solidaris Liège, l’UNMS et Multipharma pour contribuer à l’implémentation de la Couverture Santé Universelle en RDC, soutiennent deux mutuelles de santé (MS), une à Kinshasa, la MUSQUAP accompagnée par le CENADEP et une à l’Équateur, la LONALO accompagnée par le CRAFOP et 6 pharmacies communautaires adossées aux sections mutuellistes de la LONALO. Sans l’obligation d’adhésion, la fidélisation est laborieuse et a conduit à renforcer l’implication des femmes dans la vie mutuelliste qui sont traditionnellement en charge de la santé des enfants. Un nouvel axe, l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle qui inclus la planification familiale est mis en place par PASCO et le PRODDES.

Les Fédérations membres de la CONAPAC et accompagnées par le CENADEP et DIOBASS et les 3 Espaces citoyens soutenus par le CENADEP et le PRODDES défendent les intérêts de leurs membres au travers de campagnes ou d’espaces thématiques de la société civile ou de dialogue avec les autorités, aussi bien au niveau national, provincial que local sur les sujets qui leur sont prioritaires.

6

Organisations partenaires

32

Organisations locales soutenues

3.2

Millions d'euros d'apport financier de Solsoc en 5 ans

Témoignage

Après une amourette passagère, Jeanne MATUKTU s’est rendu compte qu’elle était enceinte. À 18 ans à peine, elle décide que c’est trop tôt pour être mère et pratique une IVG. Déjà qualifiée de dévergondée, son acte est vécu comme non respectueux de Dieu et déshonorant pour sa famille qui alors la chasse.À la rue, le jour Jeanne traine de marché en marché et la nuit dort là où c’est possible, à la merci des intempéries et des personnes mal intentionnées. Son plus gros chagrin est d’avoir dû interrompre sa scolarité avant son diplôme de fin d’études secondaires.

Et puis un jour, elle croise le chemin d’Alex et Caroline, deux animateurs. Leur participation à un séminaire sur l’EVRAS et les droits à la santé sexuelle et reproductive organisée par le CERDYSOC et la MAISON DE LA LAICITE DE KINSHASA, a déclenché chez eux le besoin de transmettre ce qu’ils avaient appris aux jeunes et à leur famille. Jeanne a eu l’occasion avec d’autres « enfants de la rue » de participer à une sensibilisation-débat. Son témoignage touchant et sa situation de misère n’ont pas laissé indifférents les participants qui ont décidé de rentrer en dialogue avec sa famille.Protocole de Maputo en main, l’équipe a transformé l’échange avec la famille en temps de sensibilisation et d’explications. Malgré leurs réticences religieuses, la famille convaincue, a réouvert sa porte à Jeanne. Aujourd’hui, Jeanne a son diplôme d’état. Pendant qu’elle attend de poursuivre ses études universitaires, elle fait de l’EVRAS bénévolement pour le CERDYSOC en milieu de jeunes. Elle contribue à casser les stéréotypes, à transcender les tabous liés à la sexualité des jeunes et à déculpabiliser l’avortement.

Jeanne MATUKTU ,

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